Quel CMS choisir en 2025 ? Comparatif des plateformes classiques et modernes

27 mars 2025

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8 minutes

En 2025, le choix d’un CMS (Content Management System, ou système de gestion de contenu) pour créer son site web est plus vaste et complexe que jamais. Historiquement, WordPress a longtemps dominé le paysage, mais aujourd’hui des plateformes plus récentes comme Webflow ou Framer offrent des alternatives attrayantes avec chacune leurs forces et limitations. Il n’existe plus de solution universelle – chaque CMS excelle dans certains scénarios et montre ses limites dans d’autres. Dès lors, quel CMS choisir en 2025 pour votre projet ? Dans cet article, nous comparerons les CMS « historiques » (WordPress, Joomla, Drupal) aux solutions modernes (Webflow, Framer, Directus). L’objectif est de vous aider à trouver l’outil adapté selon le type de site à créer (blog, site vitrine, application dynamique, site sur-mesure, etc.) et selon votre profil (entrepreneur non-tech, développeur, freelance, équipe marketing, etc.). Et n’oublions pas : si vos besoins sont très spécifiques (fonctionnalités en temps réel, logique métier complexe, etc.), la solution 100% sur-mesure reste parfois la meilleure option.

Les CMS open-source « classiques » : WordPress, Joomla, Drupal

Les vétérans WordPress, Joomla et Drupal existent depuis des décennies et ont fait leurs preuves. Ces CMS open-source s’installent sur votre propre hébergement et offrent une énorme flexibilité grâce à leurs milliers de thèmes/extensions et à leurs communautés actives. Ils requièrent en contrepartie plus de maintenance technique qu’une solution hébergée moderne.

  • WordPress – C’est le poids lourd incontesté des CMS, propulsant une part massive des sites web mondiaux. WordPress doit sa popularité à sa polyvalence et à sa communauté immense. Blogs, sites vitrine, boutiques e-commerce, forums – tout est possible grâce à plus de 60 000 plugins et innombrables thèmes. Sa large communauté et son écosystème font de WordPress une plateforme puissante pour des entreprises de toutes tailles. En contrepartie, il faut accepter de faire des mises à jour régulières (noyau, plugins, thèmes) et de gérer la sécurité, sous peine d’avoir un site vulnérable. WordPress reste néanmoins un excellent choix si vous cherchez une solution accessible aux non-développeurs tout en étant hautement personnalisable. C’est un peu le « couteau-suisse » de la création de site web.

  • Joomla – Lancé en 2005, Joomla a été un temps très populaire et demeure une option intermédiaire entre WordPress et Drupal. Ce CMS propose nativement des fonctionnalités avancées comme la gestion multi-langue et des contrôles d’accès utilisateurs très granulaires. On le choisit souvent pour des sites communautaires, des portails d’entreprises ou des sites d’organisations qui nécessitent plusieurs niveaux d’utilisateurs. Joomla offre un bon équilibre entre puissance et simplicité, avec une sécurité robuste dès l’installation. Cependant, sa part de marché a décliné et sa communauté est plus réduite aujourd’hui (moins de développeurs et extensions disponibles comparé à WordPress). D'autre part, pour un débutant complet, l’interface Joomla peut sembler moins intuitive que WordPress.

  • Drupal – Drupal est le champion des sites web complexes et sur-mesure. Cet autre CMS open-source est reconnu pour sa robustesse, son évolutivité et son haut niveau de sécurité. Il est particulièrement prisé par les grandes institutions, gouvernements, universités ou plateformes communautaires où les volumes de contenu sont importants et les besoins très spécifiques. Drupal permet de modéliser des types de contenu personnalisés à volonté, de gérer finement les taxonomies (catégories, tags…) et de définir des rôles utilisateurs avec des permissions très détaillées. En échange, il présente une courbe d’apprentissage plus raide – il faut des compétences techniques pour en tirer le meilleur parti, ce qui le destine plutôt à des développeurs ou agences expérimentés qu’à un utilisateur lambda. Si votre projet nécessite une architecture complexe, de nombreuses intégrations et un niveau de sécurité irréprochable, Drupal est une option à considérer. Pour un petit site vitrine en revanche, ce serait utiliser un marteau-piqueur pour planter un clou.

Les CMS nouvelle génération : Webflow, Framer, Directus

Depuis quelques années, de nouveaux outils repensent la création de site web en misant soit sur le no-code (design visuel sans programmation), soit sur l’architecture “headless” (contenu géré via API sans frontal imposé). Ces solutions modernes, souvent proposées en SaaS hébergé, éliminent certaines contraintes des anciens CMS tout en ciblant des publics différents.

  • Webflow – Webflow est à la fois un outil de design web et un CMS en ligne. Il comble le fossé entre la conception visuelle et le développement front-end : concrètement, Webflow permet de concevoir et publier des sites sans écrire de code tout en offrant la possibilité d’ajouter du code personnalisé au besoin. Son éditeur graphique en drag-and-drop donne un contrôle pixel-perfect aux designers, tout en générant du code propre en coulisse. Webflow intègre un CMS dynamique (collections de contenus, champs personnalisés) et héberge votre site sur ses serveurs haute performance. Pour qui ? Pour les designers, marketeurs et entrepreneurs qui veulent un site sur-mesure au design élégant sans recruter un développeur. Une fois le site configuré, l’équipe marketing peut éditer le contenu via un éditeur simplifié. Webflow brille par sa simplicité d’utilisation et ses designs modernes, tout en offrant des performances solides (le HTML/CSS/JS est pré-généré statiquement pour chaque page, ce qui accélère le chargement). Attention toutefois au modèle payant : la liberté et la tranquillité d’esprit qu’offre Webflow (maintenance et sécurité gérées par la plateforme) ont un coût mensuel, qui peut grimper pour des sites volumineux ou très visités. Ce n’est pas open-source, vous êtes lié à la plateforme – un choix assumé pour beaucoup vu les gains de temps et la sérénité technique à la clé.

  • Framer – Framer est un autre outil issu du monde du design qui s’est mué en plateforme de création de sites web. Il partage des similitudes avec Webflow (édition visuelle, hébergement inclus), mais sa philosophie est encore plus orientée design et prototypage rapide. Framer se distingue par la vitesse de génération des pages et des animations soignées par défaut, avec un rendu mobile-first et optimisé SEO d’entrée de jeu. C’est un excellent choix pour réaliser un portfolio créatif, une landing page à effet « wahou », ou tout projet où l’esthétique prime et le contenu reste gérable en quelques pages. La contrepartie : Framer est une plateforme plus jeune, avec moins d’extensibilité pour l’instant (peu de plugins comparé à Webflow) et l’obligation d’utiliser son service d’hébergement propriétaire. En d’autres termes, Framer convient parfaitement aux designers ou petites équipes créatives voulant construire un site très visuel en un temps record, sans toucher au code. Son interface est particulièrement agréable et moderne, rendant la création de contenu presque ludique. Mais pour un gros site évolutif avec des besoins très sur-mesure, on atteindra vite ses limites – Framer manque encore de maturité comme CMS complet et de possibilités d’intégrations tierces à grande échelle.

  • Directus – Directus représente une autre catégorie de CMS moderne : le CMS “headless” open-source. Contrairement à Webflow ou Framer, Directus ne fournit aucun éditeur de page web visuel – c’est une solution back-end qui gère uniquement les contenus via une interface d’administration et les expose par API (REST ou GraphQL). Pensé par et pour les développeurs, Directus est en quelque sorte une base de données de contenu avec une surcouche admin prête à l’emploi. Il ne fait aucune hypothèse sur votre site (pas de notion de “posts” ou “pages” figée), ce qui le rend ultra flexible pour structurer des données métiers. En pratique, un développeur crée le schéma de base de données (tables, relations) dans Directus, et obtient immédiatement une API et une interface utilisateur pour que les éditeurs gèrent ces données. Côté site web ou application, il faudra développer le front-end sur mesure (avec React, Vue, Svelte… au choix) qui viendra puiser les contenus via l’API Directus. Pour qui ? Pour une équipe technique qui souhaite un contrôle total sur l’expérience utilisateur et l’architecture, tout en évitant de “détourner” un CMS classique de son usage principal. Par exemple, si vous construisez une application web interactive, un intranet métier ou un outil type dashboard, un CMS headless comme Directus peut être plus approprié qu’un WordPress bardé de plugins. D’ailleurs, beaucoup de développeurs délaissent les CMS monolithiques traditionnels (WP, Joomla, Drupal) au profit de ces solutions headless qui apportent la souplesse des API et évitent les « usines à gaz » de plugins. Bien sûr, cela s’adresse à un public technique – Directus n’a pas vocation à être utilisé par un débutant créant son blog, mais il excelle dès qu’on a besoin d’un “CMS-backend” sur-mesure pour alimenter des front-ends multiples (site web, appli mobile, objets connectés…).

Qui devrait utiliser quoi ? Conseils selon votre projet

Chaque projet web est unique, mais on peut dégager quelques recommandations générales pour vous orienter :

  • Blog personnel ou petit site de contenu : WordPress reste un choix sûr et facile pour lancer un blog ou un site éditorial. Il a été conçu à l’origine pour cela et offre une expérience de publication agréable (éditeur de texte riche, programmation des articles, commentaires, etc.). De plus, sa richesse en plugins (SEO, partages sociaux, formulaires…) en fait une solution clé-en-main pour un blogueur ou un créateur de contenu solo. Si vous préférez une approche plus moderne et épurée axée uniquement blog, vous pourriez aussi considérer des plateformes comme Ghost, mais WordPress garde l’avantage de la polyvalence.

  • Site vitrine pour indépendant ou PME : Pour un site vitrine (présentation de services, portfolio, landing page marketing), l’important est souvent d’obtenir un design professionnel et optimisé sans y passer des mois. Les CMS “nouvelle génération” comme Webflow ou Framer brillent dans ce cas de figure. Avec Webflow par exemple, un designer peut bâtir un site corporate sur-mesure qui reflète parfaitement votre marque, puis vous laisser la main pour éditer les textes et images via une interface simple. Ces solutions évitent de se soucier de l’hébergement, des mises à jour ou de la technique – un vrai plus pour un entrepreneur qui n’a ni le temps ni les compétences techniques pour gérer un serveur. En résumé : si vous voulez un site vitrine élégant, moderne et que vous n’êtes pas développeur, Webflow ou Framer vous feront gagner un temps précieux (là où WordPress demanderait d’assembler thème + plugins et d’assurer la maintenance).

  • Site d’entreprise, portail ou communauté en ligne : Pour un site institutionnel avec de nombreuses pages, du contenu multilingue, voire une section communauté (forums, comptes utilisateurs), les solutions open-source WordPress ou Joomla sont souvent envisagées. WordPress, avec les bons plugins, peut tout faire ou presque – mais Joomla propose nativement certaines fonctions utiles (multi-langue out-of-the-box, gestion avancée des droits utilisateurs) et une sécurité reconnue, ce qui peut éviter d’ajouter trop d’extensions. Drupal, quant à lui, est pertinent si votre site entre vraiment dans une catégorie « lourde » : par exemple, le site web d’une grande entreprise avec intégration d’annuaire interne, ou un portail collaboratif riche en contenu et en interactions. Drupal excelle dans la gestion de contenus structurés complexes et peut soutenir du multi-site, de l’e-commerce, des workflows éditoriaux poussés, etc.. Assurez-vous cependant d’avoir les ressources techniques (interne ou prestataire) pour l’implémenter et le maintenir. En somme, pour un site d’envergure professionnelle : WordPress si vous avez besoin de flexibilité et d’un écosystème riche (et que vous pouvez gérer les mises à jour), Joomla si vous cherchez un compromis puissance/simplicité avec un peu plus de fonctionnalités natives pour les entreprises, Drupal si vous avez un projet ambitieux sur le plan technique et contenu.

  • Application web dynamique ou besoins métier spécifiques : Si votre projet s’apparente plus à une application qu’à un site web classique (par exemple un outil SaaS, un extranet client, une plateforme avec des données qui changent en temps réel, etc.), un CMS traditionnel n’est peut-être pas le bon choix. C’est ici qu’un CMS headless comme Directus prend tout son sens, éventuellement couplé à un framework front-end sur-mesure. L’idée est de bénéficier d’une base de gestion de contenu/données modulable, tout en codant votre interface utilisateur exactement comme vous le souhaitez. Vous pouvez ainsi construire une application moderne (React, Vue…) alimentée par un backend de contenu flexible. De même, Drupal peut être utilisé en mode “découplé” (headless) grâce à son API REST native, pour combiner la solidité de sa gestion de contenu et la liberté d’un front-end custom. En revanche, ces approches nécessitent quasiment toujours une équipe de développement. Pour résumer : si aucune solution prête à l’emploi ne correspond à votre cas d’usage pointu, les outils destinés aux développeurs (Directus, Strapi, Drupal en headless, etc.) ou même un développement sur-mesure complet sont envisageables.

  • E-commerce : La création d’un site e-commerce pourrait faire l’objet d’un comparatif à part entière. Disons simplement que pour une boutique en ligne de petite à moyenne envergure, WordPress dispose de WooCommerce, un plugin e-commerce très populaire. Joomla offre VirtueMart, Drupal son module Commerce – il y a des options. Cependant, au-delà d’un certain point, des solutions spécialisées comme Shopify (SaaS) ou Magento (open-source) prennent souvent le relais pour gérer efficacement un catalogue produit, les paiements et la logistique. Là encore, tout dépend de la taille de votre projet et de vos compétences : un freelance sans développeur ira plutôt sur Shopify (clé en main), tandis qu’une entreprise avec équipe technique pourra intégrer WooCommerce à son WordPress ou opter pour Magento/Prestashop pour un contrôle avancé.

Et quand rien ne convient… le site 100% sur-mesure

Malgré la richesse de l’offre CMS en 2025, il existe des cas où aucune solution existante ne répond parfaitement à vos besoins métier. Peut-être que votre projet nécessite des fonctionnalités très spécifiques, une performance hors norme, ou une architecture logicielle totalement originale. Dans ce genre de situation, développer votre propre application web sans passer par un CMS peut être la meilleure option. En effet, si vos besoins dépassent les contraintes d’un CMS préétabli, une solution backend entièrement personnalisée peut s’avérer idéale. Cette approche sur-mesure vous donne un contrôle absolu sur chaque aspect du site, au prix d’un effort de développement plus conséquent (et d’un coût potentiellement plus élevé). C’est un choix fréquent pour des startups innovantes ou des entreprises ayant des exigences réglementaires/techniques très pointues – par exemple, un service en ligne exploitant de l’IA en temps réel, ou une plateforme devant interagir finement avec de nombreux systèmes internes.

Opter pour un site from scratch nécessite de mobiliser une équipe de développeurs expérimentés, mais le jeu en vaut parfois la chandelle : vous évitez ainsi de contourner les limitations d’un CMS et vous bâtissez exactement ce qu’il vous faut. Bien sûr, cette décision doit être mûrement réfléchie. Dans la plupart des cas classiques (site vitrine, blog, site d’entreprise…), un CMS mature fera parfaitement l’affaire en un temps et un budget bien moindres qu’un développement ad hoc. Le sur-mesure absolu est un peu la solution de dernier recours quand aucune plateforme existante ne coche les cases. L’important est d’évaluer le rapport coût/bénéfice : ne réinventez pas la roue si un CMS peut déjà répondre à 90% de vos besoins, mais sachez qu’en cas de besoin extrême, la liberté de tout coder reste sur la table.

Conclusion

En 2025, le paysage des CMS offre un éventail de solutions pour quasiment tous les profils et tous les projets. Il n’y a pas de « meilleur CMS » absolu – le bon choix dépend de vos objectifs, de votre contenu, de vos compétences techniques et de vos contraintes. Un entrepreneur sans connaissances techniques privilégiera une plateforme tout-en-un simple à prendre en main (quitte à sacrifier un peu de flexibilité), là où une équipe de développeurs préfèrera un outil qu’elle peut entièrement personnaliser ou étendre. Le tout est de choisir ce qui fonctionne pour vous, plutôt que de suivre la tendance du moment.

En synthèse : servez-vous du CMS comme d’un accélérateur de la création de site web, pas comme d’une fin en soi. Et si votre projet sort des sentiers battus, n’hésitez pas à explorer les solutions headless ou le développement sur-mesure. L’important est de trouver l’outil qui vous permettra de concrétiser votre vision en ligne, de manière efficace, pérenne et adaptée à vos ressources. Quel que soit le CMS retenu, c’est le soin apporté à votre contenu, à l’UX et aux besoins de vos utilisateurs qui fera la réussite de votre site web.

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