Google vs ChatGPT : quel avenir pour le SEO ?

18 juin 2025

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4 minutes

Vous posez plus volontiers une question à ChatGPT qu’à Google ? Vous n’êtes pas seul. Selon Gartner, les moteurs de recherche traditionnels pourraient enregistrer 25 % de requêtes en moins d’ici 2026 sous l’effet des chatbots à intelligence artificielle comme ChatGPT. En d’autres termes, l’IA générative s’impose peu à peu comme un nouveau réflexe pour trouver de l’information, aux côtés (et parfois au détriment) de Google. Ce bouleversement en cours soulève une question cruciale pour les entrepreneurs et développeurs de sites web : pour qui, ou plutôt pour quoi, optimisons-nous nos sites dorénavant ? Faut-il encore penser SEO uniquement pour Google, ou devons-nous adapter nos stratégies à ces intelligences artificielles qui viennent concurrencer les moteurs classiques ?

L’IA générative, nouveau canal de recherche en plein essor

Lancé fin 2022, ChatGPT a atteint les 100 millions d’utilisateurs en à peine deux mois – du jamais vu. Et sa croissance ne faiblit pas : au premier trimestre 2024, ChatGPT a même dépassé Wikipédia en nombre d’utilisateurs mensuels, après une augmentation de 36 % de son audience sur l’année. Cette popularité éclair illustre à quel point les outils d’IA conversationnelle ont trouvé leur public, en particulier chez les plus jeunes. En France, 42 % des Français connaissent ChatGPT, avec un engouement marqué chez les 16-24 ans (43 % d’utilisateurs dans cette tranche). Conséquence directe : près d’un quart des 16-24 ans disent avoir diminué leur usage de Google ces deux dernières années, délaissant le moteur au profit de nouvelles façons de chercher – que ce soit via TikTok, YouTube ou des assistants à base d’IA.

Pour autant, Google n’a pas dit son dernier mot. Les chiffres récents montrent même un géant qui tient bon face à la vague IA. En 2024, Google a traité plus de 5 000 milliards de recherches (oui, 5 trillion en anglais) – une hausse de +21 % par rapport à 2023. En comparaison, ChatGPT n’a géré « que » 37,5 millions de requêtes par jour au maximum, soit une goutte d’eau (~0,27 %) à l’échelle du volume de recherche mondial. Autrement dit, Google draine encore 373 fois plus de recherches que le chatbot d’OpenAI. Loin d’être “tué” par l’IA, le moteur profite même de l’intégration de fonctionnalités dopées à l’IA (comme les réponses instantanées de Google Bard ou SGE) pour stimuler encore son usage.

Le tableau n’est donc pas Google contre l’IA, avec un vainqueur par K.O. : on assiste plutôt à un élargissement des canaux d’information. La recherche en ligne se diversifie, mêlant moteurs classiques, réseaux sociaux et agents conversationnels. Pour un entrepreneur, cela signifie que l’audience potentielle est éclatée sur plusieurs plateformes. ChatGPT et les autres outils du même genre occupent une place grandissante, sans remplacer totalement Google… du moins pas encore. Mais la tendance est lancée, et il serait imprudent de l’ignorer.

Faut-il encore optimiser son site pour Google… ou pour ChatGPT ?

Face à cette évolution, beaucoup se demandent : doit-on encore coder et référencer nos sites web en pensant avant tout à Google ? La réponse courte : oui… mais plus uniquement. Google reste aujourd’hui le principal point d’entrée du web – un réflexe ancré chez des milliards d’internautes – et négliger le SEO “classique” serait une grave erreur. Les fondamentaux du référencement (un site techniquement performant, un contenu de qualité, des liens entrants de confiance, etc.) demeurent indispensables pour être visible sur les moteurs traditionnels. En 2025, Google et les autres moteurs de recherche génèrent encore l’écrasante majorité du trafic de recherche – par exemple, Google traite toujours environ 14 milliards de requêtes par jour, là où ChatGPT et les autres IA combinés plafonnent autour de 2 % du volume global. En clair, on continue d’optimiser pour Google si l’on veut du trafic organique.

Cependant, ignorer les nouveaux outils d’IA serait tout aussi risqué. D’abord, parce que ces agents conversationnels changent les habitudes : un utilisateur qui obtient directement « la réponse » via ChatGPT a moins de chances de cliquer sur votre site. Sur Google lui-même, l’affichage de réponses instantanées basées sur l’IA a fait chuter de 70 % le taux de clics vers les résultats organiques. Imaginez : si quelqu’un demande à ChatGPT « Comment optimiser mon budget marketing ? », l’IA peut fournir une synthèse complète en puisant dans ses connaissances – là où avant, il aurait consulté plusieurs blogs. Pour les créateurs de contenu et les entreprises, cela signifie moins de visiteurs redirigés vers leurs pages.

Ensuite, parce que ces IA elles-mêmes consomment le contenu web existant. Bing intègre par exemple des réponses issues de sites externes dans son chatbot et cite ses sources : si votre site apparaît parmi les références qu’il affiche, vous pouvez en tirer du trafic qualifié. Google teste aussi une interface de recherche générative (SGE) qui synthétise des réponses issues de plusieurs sites. Demain, être bien référencé pourrait tout autant signifier “être choisi par l’IA comme source fiable” qu’“être premier sur Google”. On entrevoit ainsi un futur où l’on fera du SEO non plus seulement pour plaire aux algorithmes de Google, mais aussi pour être compris et servi par des IA conversationnelles. Autrement dit, le SEO s’élargit : il reste nécessaire de plaire à Google, mais il faut commencer à penser à la façon dont nos contenus sont lus et utilisés par les IA.

S’adapter à l’ère de l’IA : 4 pistes pour les entrepreneurs

Loin de rendre le SEO obsolète, la montée de l’IA invite surtout à élever notre jeu. Voici quelques conseils pour adapter votre stratégie :

  • Misez sur la qualité, l’expertise et l’authenticité du contenu. À l’heure où l’IA permet de générer des textes à la chaîne, les contenus génériques bourrés de mots-clés n’ont plus aucune chance de sortir du lot. Il faut au contraire offrir une vraie valeur ajoutée : des informations utiles, précises, avec une expertise démontrée et des exemples concrets issus du terrain. Google, de son côté, renforce continuellement ses critères E-E-A-T (Expérience, Expertise, Autorité, Fiabilité) pour mettre en avant les pages crédibles et pertinentes. Un article étoffé avec des sources fiables, écrit par un auteur reconnu dans son domaine, aura beaucoup plus de chances d’être bien classé – et ce constat vaudra tout autant dans un monde de réponses fournies par l’IA. En somme, plus que jamais, le contenu “premium” est roi.

  • Ne négligez pas les fondamentaux techniques du SEO. Ce n’est pas parce que ChatGPT est à la mode que les bases du référencement web deviennent caduques – bien au contraire. Assurez-vous que votre site reste rapide, bien structuré et accessible aux moteurs. Un code propre, un temps de chargement optimisé, des balises sémantiques correctement utilisées, un balisage schema.org pour aider à la compréhension du contenu… tout cela reste crucial. Ces optimisations techniques profitent autant à Google (pour crawler et indexer efficacement votre site) qu’aux éventuels algorithmes d’IA qui pourraient exploiter votre contenu. En un mot, soignez votre site, humainement et techniquement : c’est la base pour être visible, quel que soit le canal.

  • Diversifiez vos canaux de visibilité. L’époque du tout Google est révolue. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent autant chercher des conseils sur YouTube ou TikTok que sur un moteur classique. Investissez les plateformes pertinentes pour votre audience : vidéos tutoriels, posts LinkedIn, podcasts, FAQ interactives… cette présence multicanale renforcera votre marque et vous permettra de toucher des utilisateurs que vous auriez sinon perdus. De même, surveillez l’évolution des assistants IA : si votre secteur s’y prête, pourquoi ne pas proposer un chatbot spécialisé sur votre site (par exemple un assistant virtuel qui guide vos clients) ? L’idée n’est pas de s’éparpiller partout, mais d’être présent là où votre audience pose ses questions. En diversifiant vos points de contact, vous répartissez aussi les risques en cas de chute de trafic sur un canal donné.

  • Restez agile et à l’écoute des tendances. Le SEO a toujours été un domaine en constante évolution, et l’arrivée de l’IA ne fait qu’accélérer la cadence. Personne ne peut prédire exactement à quoi ressemblera la recherche dans 5 ans, mais une chose est sûre : il faudra continuer à s’adapter. Suivez de près les annonces des Google, OpenAI, Microsoft et autres. Testez les nouvelles fonctionnalités (par exemple, Google Bard, Bing Chat, les plugins ChatGPT, etc.) pour comprendre comment elles présentent les informations. Enfin, gardez en tête que ce qui compte vraiment, c’est où se trouve votre public cible et comment il préfère interagir avec l’information. Si vos clients commencent à utiliser massivement les chatbots, intéressez-vous à ces outils. S’ils restent fidèles à Google, continuez de les choyer via le SEO classique. Bref, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, et alignez votre stratégie sur les habitudes réelles de vos utilisateurs.

En conclusion, l’essor de l’IA générative est une évolution passionnante qui pousse le SEO hors de sa zone de confort. Non, on ne code pas que pour Google en 2025 – mais on ne l’oublie surtout pas pour autant. Il s’agit plutôt d’enrichir notre approche : continuer à optimiser nos sites pour les moteurs de recherche traditionnels et anticiper la manière dont les IA présentent (ou prélèvent) nos contenus. Pour les entrepreneurs tech-friendly, c’est un défi stimulant : celui de rester aux avant-postes de l’innovation, tout en conservant les bonnes pratiques qui font le succès d’un site web. En fin de compte, qu’il s’agisse de Google ou de ChatGPT, l’objectif reste le même : fournir aux utilisateurs la meilleure réponse, là où ils la cherchent. Et ça, c’est la base d’un bon SEO – quelle que soit la plateforme.

Matthieu Legouis

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